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SE RECENTRER SUR L'ESSENTIEL 07/09/14


Une obligation de tout réimplanter

 

Un manque d'entretien ces 2 dernières années a généré une floraison décevante cette année sur certains secteurs. Les rhizomes enchevêtrés entre eux étaient de plus en plus petits et ont offerts par conséquent moins de fleurs.

Parallèlement, les mauvaises herbes étaient de plus en plus nombreuses et gênaient également la croissance des rhizomes. Il fallait réimplanter. C'est ce qui a été fait sur les allées du bas. Ce fut un travail colossal où l'aide familiale s'est révélé précieuse. Les bâches ont été retirées. Les iris ont été réimplantés sur ce nouvel espace, à la place des bâches. Une fois les allées d'iris  levées, une bâche est venue se mettre à leurs places. Tout a été décalé d'un rang afin de mettre les iris sur une terre nouvelle et de laisser reposer la terre, là où il y avait des iris.

 

La diminution de la surface cultivée


Cette opération de réimplantation a été faite uniquement sur les allées du bas.

Le succès commercial de nos journées portes ouvertes devenait de plus en plus grand. Parallèlement, la croissance des iris est ici très rapide. Elle oblige à de fréquentes réimplantations afin d'avoir une floraison de qualité et des rhizomes de taille
correcte. D'autre part, cette terre généreuse couplée à un climat porteur engendre des mauvaises herbes à foison. Une d'entre elle est l'ennemi public n°1. Il s'agit de l'oseille sauvage. Cette dernière n'est pas une annuelle. Elle est rampante comme le liseron, pousse à une vitesse fulgurante de mars à octobre, passe en dessous les rhizomes et étouffe la plante. Sous les bâches, les racines ne meurent pas. Elle accélère pour moi l'hétérosporiose. Bref, il
faut éviter son installation.

Seule, une utilisation massive de produit fongicide rend ici raisonnable la culture d'iris à grande échelle. Etant donné que je ne suis pas fan de ces produits, le désherbage est manuel. Mes
activités professionnelles, ma vie de famille m'ont conduit à réfléchir sur la gestion d'irisistible. L'entretien est un travail de titan et la gestion des commandes prenaient de plus en plus de temps. Il n'était plus possible de continuer comme ça.

La surface cultivée a donc été divisée par 2. 

 

La diminution du nombre de variétés et des ventes

J'ai conservé une cinquantaine de variétés à la vente. Sur une autre allée, j'ai environ 70 iris récents, en moindre quantité. Ces iris seront soit développés pour remplacer certaines
variétés vendues, soit utiliser en hybridation, soit vendu ou éliminé si elles n'apportent pas satisfaction. L'objectif est de faire des journées portes ouvertes sur un laps de temps plus court (un à 2 jours) et de vendre la production. Etant donné que la surface de vente est réduite, le nombre de rhizomes à vendre sera dénombré avant la vente. Le premier arrivé sera le premier
servi et le risque de rupture pour certaines variétés sera maitrisé. Je suis conscient que la diminution de la surface de vente va générer de la frustration mais le succès toujours plus grand des journées portes ouvertes aurait tôt ou tard généré de la frustration si la surface de vente n'avait pas été augmentée.
Par conséquent, la commercialisation des iris sera presque arrêtée. Les ventes, par internet, qui représentaient moins de 5% du chiffre d'affaires sont arrêtées. L'objectif est de diminuer le chiffre d'affaires par 3.

J'arrête également la collection. L'augmentation exponentielle du nombre de variétés cultivées, la gestion de semis toujours plus nombreux rend rapidement ingérable la gestion de la
production. C'est de la folie d'acquérir toujours plus de variétés à moyen terme car il faudra tôt ou tard « gérer » toutes ses variétés. Et puis, j'avoue que j'ai du mal à juger correctement en plus des semis un nombre trop important de variétés. Je sature au bout d'un moment. D'autre part, bon nombre de variétés ne répondent pas à mes attentes : fleurs décevantes par rapport aux photos du catalogue, croissance très faible, branchement moyen voir mauvais, redondance d'un coloris.... J'avoue avec l'expérience être de plus en plus difficile avec les iris que je voie. Cette année, il y a peu d'iris qui m'ont marqués et j'en ai vu pas mal. A FRANCIRIS, j'ai vu un iris (sans doute venant de l'EST) qui sera redoutable et qui figurera très haut dans le classement. J'ai aussi vu des iris médiocres.

 

J'ai adoré ALL NIGHT LONG. C'est un iris que je n'avais pas vu (ou mal vu). C'est à mon avis le meilleur iris « noir » actuel. Dans le même coloris, j'ai pu observer un très joli semis de Bernard LAPORTE. Il s'agit d'un iris très fort. Je n'ai pas pu voir un autre noir qui selon les dires de Bernard est aussi top, voire mieux. Dans les iris que j'ai appréciés, je vais citer RECKLESS ABANDON. INK PATTERN m'a fait une superbe floraison. DOWTOWN MAN est une belle fleur. Enfin, je vais finir par LADY LAREE. Sur plus de mille iris observés chez Bernard, c'est l'iris qui
a fait la meilleure floraison. Un vrai régal. On est loin de la fleur ultra frisotés mais cet iris est complet, simple, efficace, est pour moi totalement sous-coté (cf. photo se trouvant dans pour les passionnés / autres photos).

 

Je ne ferai aucune acquisition de nouvelles variétés en 2015 et les acquisitions ces prochaines années seront comptées. Elles feront suite, sauf exception, à une observation visuelle.

 

Priorité donnée à la création

Cette année, la réalisation des commandes a été interminable. Sans aide, je n'y serai pas arrivé. A ceci s'est ajoutée, une capitulation à entretenir la surface actuelle et une absence de
plaisir à cultiver des variétés dépassées pour ne pas dire plus... Le découragement a fait rage. Seule l'hybridation me passionne. Etre un producteur du dimanche et un hybrideur en herbe me conduisait à faire tout mal. La production est un métier à plein temps, je laisse cela aux pros. Je me concentre uniquement sur la création de nouvelles variétés qui intégreront, au fil du temps, mes cinquante variétés commercialisées localement.

Le faible espace de culture m'obligera à être très sévère dans la sélection des semis qui seront observés avant d'être éventuellement enregistrés. J'ai un potentiel génétique énorme avec de
nombreuses variétés récentes et des semis prometteurs. Il y a de quoi faire. Au fil du temps, j'ai utilisé de plus en plus mes semis en hybridation.

Dans les critères de sélection de semis, je rajouterai 2 éléments : la résistance au vent et à
l'hétérosporiose. Les 3 dernières floraisons (surtout celle de 2013) ont été accompagnées de vent violent et de pluies violentes. J'ai pu juger de la capacité des iris à résister au vent. Il y a des iris qui présentent une mauvaise combinaison entre le nombre d'étages de boutons, la grosseur des fleurs et de la hampe. Il y a même des médailles DYKES qui, pour moi, ne
méritent pas ce titre. Je vais citer MEZMERIZER et HONK TONKY BLUES. Ils s‘écroulent rapidement. Ces 2 variétés présentent en plus une résistance à l'hétérosporiose très faible. En fait, si on prend tous les critères d'analyse des iris, peu n'affichent aucun défaut marquant.

 

Au boulot, rendez-vous surtout en 2016 car il devrait y avoir de beaux semis et en nombre, enfin je l'espère. C'est mon objectif.