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Terre promise ? 25/09/10

 

Cela fait un an que nos iris ont été plantés dans notre nouveau grand jardin (plus d'un hectare). Nous avons emménagé dans notre maison neuve depuis le 1er février 2010 si bien que depuis cette date, je peux suivre mes iris quasiment jour par jour. Mon rêve d'avoir mon exploitation d'iris à côté de la maison est en train de prendre forme et il est temps de dresser un premier bilan.

Pleins d'infortunes et plein de soucis

Au départ, ce terrain était un pré. Il a été retourné, dans un premier temps, superficiellement par un tracteur. Nous avons planté nos premiers iris vers juin (ceux qui venait du jardin de mes parents), mes iris ont été plantés en août et ma grosse commande de MID AMERICA fin septembre. N'étant pas sur place, nous avons pas mal bricolé et nous avons fait l'erreur de ne pas traiter la parcelle au glyphosate et de ne pas la retourner plus profondément si bien que les iris ont été ensevelis par les mauvaises herbes, très rapidement. Les désherbages manuels répétés et partiels n'ont fait que limité les dégâts et les iris ont été contrariés par la présence de mauvaises herbes.

La météo n'a pas été fameuse avec beaucoup de neige (les iris ont été ensevelis sous la neige 3 fois dont dernière fois mi mars). L'hiver a été long, froid et pluvieux, le printemps n'a quasiment pas existé et la floraison a été exceptionnellement tardive (la plus tardive que j'ai jamais connu) avec un pic de floraison le 29 mai 2010 !

A ceci, il faut rajouter que j'ai connu tous les problèmes que les iris peuvent rencontrer : l'hétérosporiose, la pourriture de quelques rhizomes provoqué en grande partie par quelques taupins et par des petits vers noirs non identifiés. Puis les cétoines sont venus un peu gâcher la floraison et de petits insectes dénommés Mononychus Pseudacori ont gênés mes hybridations et m'ont fait perdre quelques graines. La totale quoi ! Je n'avais jamais rencontré en plus de 10 ans de cultures aucun de ces problèmes...

Et puis, les mois de juin à septembre ont été plus cléments avec un temps doux, chaud accompagnés de fortes pluies épisodiques. Rien de tel pour faire croitre les iris.

 

Et pourtant un bilan inespéré

Bien que je n'ai pas encore analysé le PH de mon terrain, je sais que ma terre est, d'après l'analyse faite par le constructeur avant la construction de la maison, argilo-sablonneuse. Elle ne comporte que très peux de pierres et présente une granulométrie très fine. Elle se rapproche par bien des côtés de la terre de l'Oregon et sans doute celle de Barry Blyth. Facile à travailler, elle est bien drainante mais pas trop.

J'ai déterré de juin à septembre la totalité de mes iris afin de les dédoubler et de les remettre dans de nouvelles allées qui font 50 mètres de long. Un travail de titan mais nécessaire pour avoir une belle parcelle de pro. Merci Lucie, Maman et surtout papa pour votre aide. Ce que je peux dire, c'est que, malgré les conditions de culture très défavorables, mes iris poussent à une vitesse hallucinante ! Les espoirs que j'avais porté dans la sélection de ce terrain n'ont pas été déçus.

 

Tout d'abord, les iris se plaisent dans cette terre (sauf quelques récalcitrants). Le pied mère produit énormément de rhizomes. En moyenne, si je prends les iris américains plantés en septembre, j'ai pu obtenir 2 à 3 rhizomes supplémentaires. Ceux plantés en juin/août ont produit 4 à 5 rhizomes (je ne parle pas de rejetons ou de micro rhizomes).

D'autre part, cette terre produit de gros, voire de gigantesques rhizomes comme ceux que nous, passionnés, recevons de l'Oregon ou d'Australie.

Quelques exemples : avec un pied d'HARVEST MAIDEN (un super vigoureux il est vrai), j'ai obtenu 6 gros rhizomes supplémentaires. Un pied NOCTAMBULE m'a produit au moins 7 rhizomes. Les iris super vigoureux type GOLD KIST, JURASSIC PARK, MER DU SUD... poussent comme du liseron. Autre exemple, THROB qui en 4 ans de temps n'avais jamais fleurit, a fleurit et se plait comme un poisson dans l'eau. Je pensais l'avoir perdu et j'avais planté au départ un tout petit rejeton chétif et en mauvaise santé. Pour finir, avec 8 pieds de MER DU SUD, malgré 5-6 ventes et un pied perdu, j'ai à présent au moins 50 pieds ! Difficile à croire ! En un an de temps, j'ai sans doute à présent entre 2 000 et 2 500 pieds sans compter les semis. Et je n'avais pas grand-chose au départ.

Les iris ne sont pas les seuls à se plaire dans cette terre, les mauvaises herbes poussent à une vitesse stupéfiante. Un carré désherbé est à refaire 15 jours plus tard. J'ai été obligé de prendre des mesures radicales. Afin d'éviter d'être esclave du désherbage, les allées de passage ont été bâchés et les allées d'iris ont fait l'objet d'un traitement avec du KID ALLEE pour empêcher la germination de milliers de graines qui se trouvent dans le sol. Il y a moins de mauvaises herbes mais il est comme même nécessaire de faire un désherbage manuel régulier. Les bâches seront retirées pendant la floraison puis remises après.

Mes semis ont été plantés en mai dans une terre nickel travaillée au motoculteur. 15 jours plus tard, l'allée était ensevelie sous des tonnes de mauvaises herbes. N'ayant pas pu tout désherber tout de suite, j'ai perdu quelques semis et la croissance des autres a été bien entravé.  Malgré cela, la plupart ont tellement poussé et qu'ils sont déjà en phase de dédoublement et en position de fleurir. Avec cette terre, en maitrisant parfaitement le processus d'hybridation, je suis sûr qu'il est possible d'hybrider en année N, de planter début mai N+1 afin de voir fleurir les semis en N+2.

Pour finir avec cette terre prometteuse, ici les maïs font 3,5 mètres en moyenne sans arrosage et les cosmos, annoncés sur le sachet à un mètre, font 2 mètres alors qu'ils ont été bougés en cours d'année ! Difficile à croire mais pourtant c'est vrai.

Même s'il est trop tôt encore avec une année de recul pour juger cette terre, disons qu'elle s'annonce prometteuse. En tout cas, j'ai cultivé par le passé des iris dans 4 terres différentes et aucune d'entre elle ne m'avaient données de tels résultats.