Une croissance faible

La croissance des iris dans ce climat a été faible. Les iris plantés en août et septembre 2011 ne sont pas ou peu développés, chez moi et autre part (dans ma ville ou même dans d'autres
régions dus sud). J'ai observé que les iris plantés en août et septembre n'ont pour la plupart d'entre eux pas fait de pousse supplémentaire. Le rhizome est souvent resté unique.

Avec ce climat humide et parfois chaud, on aurait pu penser que ca pousse bien. Et non. Pourtant, en Isère, nous avons enregistré des rendements records sur le maïs : pour de 100 quintaux hectares en moyenne alors que l'immense majorité des terres ne sont pas irriguées et ne sont pas réputées pour leurs excellentes fertilités.  J'avoue ne pas voir d'explications sur la faible croissance des iris entre juin et octobre 2011.

En ce qui concerne le printemps 2012, là, en revanche, le froid de l'hiver y est sans doute pour quelque chose.  En février, nous avons enregistrés plus de 15 jours de gel non stop (gel la nuit et la journée à, avec des pointes à - 16°C et à - 8°C la journée). Ce froid a affaiblit les rhizomes. Janvier avait été aussi un mois dangereux pour la santé des iris : de la pluie, de l'humidité associé à des gelées matinales.  L'arrivée de mars, comme en 2011, s'est
traduit par l‘arrivée du chaud.  Bref, on n'a pas eu de transition entre le froid et le chaud.  Et puis patatras, retour de l'humidité et du froid en avril. Ce mois a ruiné le bon état sanitaire des iris : l'hétérosporiose est reparti de plus belle. Les mois d'avril, de mai et de juin 2012 ont été particulièrement pluvieux avec 134, 106 et 110 mm de précipitations. De la mousse à la mi juin, ce n'est pas bon  signe pour avoir de beaux iris et au-delà un beau jardin à cette période. 

J'ai fait quelques livraisons de commandes à la mi juin 2012. Idem, ça n'a pas beaucoup poussé. Les iris déterrés étaient maigres : 2 fois moins gros qu'à la même époque en 2010 ou 2009. J'ai stoppé toutes les livraisons. Autres phénomènes étranges observés : des racines absentes ou  rachitiques. Pour les iris qui avaient fait de nouvelles pousses, ces nouvelles pousses n'avaient pas de racines probantes. Les anciennes pousses qui avaient données lieu le
plus souvent à des fleurs avaient des racines noires, sans grandes vigueur. Bref, aucun problème de déterrage car rien n'était bien arrimé au sol.

Des motifs d'espoir avec le retour du soleil à la mi juin. En effet, le faible ensoleillement ce printemps hormis mars a conduit à cette faible croissance, d'autant plus que les iris avaient été secoués par cet hiver rugueux.  J'ai constaté du mieux en 8 jours de temps. Les semis installés en mai se sont mis à pousser. Les iris anciens ont vu leur rhizome croitre et de nouvelles racines apparaitre.

Mais où est donc passé la terre qui m'avait procuré des croissances hors norme? J'ai en tête RAGING TIDE planté en mai 2010 qui m'a procuré 8 rhizomes énormes dès juin 2011 et avec de la racine en fil de fer.

Une pourriture bactérienne sans précédent

Déjà, en été 2011, j'avais observé de la pourriture sur les semis plantés en mai 2011. Cet hiver et surtout au printemps 2012, le phénomène a pris de l'ampleur. Cette pourriture a atteint les rhizomes les plus gros, ceux qui devaient donner lieu à une hampe florale. Sur certains pieds,  j'ai observé, comme d'autres passionnés d'iris en France, une malformation, particulièrement sur les pieds qui auraient du donner lieu à une hampe florale.  Sur des hampes en formation, de la pourriture est aussi parfois apparu, mettant la hampe florale à terre. Malgré cela, sur la masse d'iris que je possède, le phénomène a été contenu. Je n'ai perdu qu'une variété planté en mai 2011. J'apparais donc privilégié par rapport à ce que j'ai pu lire à droite, à gauche.

2. Une floraison de très bonne qualité

Tout avait pourtant mal commencéavec ces iris atones sorti d'un hiver rude et cette pourriture ici et là. Nous avons eu un orage de grêles qui a décimé les premiers boutons floraux. Et puis,
après sur le pic de floraison, pendant nos journées portes ouvertes, la météo a été clémente.

Nous avons eu beaucoup de hampes florales mais le problème est que cette floraison a diminué les rhizomes disponibles à la vente. Associé à un faible développement, les nombreuses
hampes florales ont diminué le stock de rhizomes. A cela, il faut ajouter le très grand succès de nos journées portes ouvertes.

Avec la pluie, contrairement à 2011, les fleurs étaient de belles tailles et les hampes bien garnies en boutons.

Mais une difficulté à hybrider...

Les fortes pluies en mai ont rendu l'hybridation difficile. Mon programme d'hybridation préalablement défini  a été mis à mal. Mon taux de réussite a été inférieur à 30%. Le nombre de cosses obtenues a été faible (30 environ). J'ai observé que les bourdons bleus (en fait des abeilles charpentières) pourtant présents en masse durant les journées n'ont pas fait beaucoup de cosses, en tout cas moins qu'à l'accoutumée.

Cette difficulté est due :

• à pas mal de pluie: difficile de trouver des créneaux pour hybrider quand on travaille

• à une bonne colonie de cétoines qui mange le pollen

• à de faibles doses de pollen lié à l'humidité

Et puis, la météo m'a couté des croisements très prometteurs. En effet, une bonne journée de vent violent accompagné de pluies après les journées portes ouvertes a mis des hampes à
terres qui sont tombés en cassant au passage des hampes avec des croisements.

Et puis la pourriture des hampes mais aussi des boutons floraux et des cosses qui grossissait ont participés à réduire mon taux de réussite et à chambouler mon programme d'hybridation. J'ai réussi à hybrider STARRING en récepteur, ce qui n'est pas simple et la cosse est tombée ! Certaines cosses ne sont pas très grosses ce qui laisse supposer qu'il n'ya a pas beaucoup de graines à planter.

Voilà des exemples de croisements sur lesquels je fonde pas mal d'espoirs :

• GRENADE * JAZZ BAND
• GIPSY LORD * JAZZ BAND
• GLAMAZON * ROMANTIC EVENING
• MONTMARTRE * HIGH MASTER
• TORONTO * LOUISA'S SONG
• PIRATE'S QUEST * SUNBLAZE
• GOLD KIST * DOLCE

3. L'apparition d'un certain découragement

J'avoue avoir eu un coup de blues. Tous ces problèmes, associés à un désherbage fastidieux, aux mulots/rats qui m'ont mangé DODGER BLUE qui partait comme une balle, ont entamé mon moral. D'autant plus que j'ai un métier qui me prend beaucoup de temps, que j'ai un
enfant en bas âge et un diplôme d'expertise comptable très dur à obtenir. Je vais commencer à écrire mon mémoire cet été. J'ai décidé d'ôter une allée cette année et à terme je ferai appel à de la main d'œuvre saisonnière. Après les commandes, je mets entre parenthèses les iris. Il est possible que je ne fasse pas de ventes par internet l'année prochaine. Vous l'avez compris, je baisse provisoirement le pied cette année car je privilégie d'autres priorités.

Merci à mes parents, à Sabrina et à mon épouse pour leurs aides et leurs soutiens. Les encouragements et félicitations des pesronnes venues aux journées portes ouvertes sont aussi du réconfort.